Jésus sans Jésus : la christianisation de l’Empire romain

MORDILLAT Gérard, PRIEUR Jérôme

Comment, en quatre siècles, le christianisme devient-il la religion de l’Empire Romain ? Acceptés à Rome au début comme une superstition, les chrétiens, boucs émissaires en 64 de l’incendie de Rome, y subissent les premières persécutions sous Néron. Celles-ci s’intensifient en 297 sous Dioclétien. En 325, Constantin devient le grand artisan, de la christianisation de l’Empire et Théodose en fait la religion officielle. Le christianisme peut alors se propager. Mais lequel : celui de Jésus ou celui inventé de toutes pièces par l’Église ?

À cette question épineuse, les auteurs proposent ici encore (Jésus après Jésus, N.B. août-sept. 2004) leurs interprétations personnelles. Avec leur immense érudition et une grande habileté, et selon leur méthode invariable faite souvent d’insinuations brillantes, mais manquant de démonstrations rigoureuses, ils pointent avec condescendance la stratégie de l’Église et ses contradictions, n’hésitant pas au besoin à négliger ou tronquer judicieusement quelques textes. Même si l’on n’adhère pas à toutes les hypothèses soumises à une argumentation parfois hasardeuse, on trouvera cependant un grand intérêt à l’inventaire des multiples problèmes énoncés avec talent ,illustrant le célèbre aphorisme d’Alfred Loisy cité à l’entrée du livre : « Jésus annonçait le Royaume et c’est l’Église qui est venue » !

S.B. et C.V.