Je n’ai pas fini de regarder le monde

THOMAS David

Contemplatif, auditif autant que visuel, David Thomas se coule dans l’intimitĂ© des alcĂŽves, les dĂ©goĂ»ts et les rĂȘves des femmes, l’onanisme des hommes, les dĂ©sillusions des couples, les turbulences de l’ñge et la solitude en gĂ©nĂ©ral. Pour tuer le temps, ses personnages se coupent les ongles, font le poirier, emploient des subterfuges pour se sentir exister. Ils s’isolent aussi pour mĂ©diter ou pour s’interroger: « est-ce que les baleines ont froid Ă  la queue ? ». Le ton reste dĂ©senchantĂ©, parfois drĂŽle, parfois grinçant. Et si d’une maison filtre un peu de poĂ©sie, de certaines histoires pas mal de cocasserie, l’auteur de Un silence de clairiĂšre (NB juin 2011) offre, comme par le petit bout de la lorgnette, une vision du monde rĂ©duite Ă  une fenĂȘtre entrebĂąillĂ©e.