J’ai servi Pétain : le dernier témoin. Entretiens avec Arnaud Benedetti

RACINE Paul

Grièvement blessé en mai 1940, fait prisonnier puis libéré par les Allemands à sa guérison, Paul Racine est recruté en avril 1941 par le docteur Ménétrel, en charge du cabinet particulier du maréchal Pétain. Il y restera jusqu’en août 1944, chargé notamment du délicat dossier des prisonniers de guerre. Pendant ces années, il est au coeur du régime de Vichy, côtoyant les principaux responsables politiques et travaillant avec eux pour calmer, assure-t-il, les ardeurs des collaborateurs. Aujourd’hui centenaire et dernier témoin vivant proche de l’ancien chef de l’État français, qu’il admire toujours, Paul Racine répond volontiers, mais parfois de façon embarrassée et peu convaincante, aux questions posées par l’historien-chercheur, Arnaud Benedetti. Maréchaliste plus que pétainiste, aussi critique envers Laval qu’envers de Gaulle, anti-communiste viscéral et anti-Allemand, il est farouchement loyal à son patron : il cherche surtout à montrer combien le maréchal a louvoyé pour résister aux exigences allemandes et par ce double jeu cherché à protéger de son mieux ses compatriotes. Ce plaidoyer pro domo parfois surprenant n’est pourtant pas sans intérêt. Complété par l’excellente analyse de l’auteur de l’interview, il illustre à sa façon la complexité et les ambivalences de cette période.