Huit heures à Berlin

BOCQUET José-Louis, FROMENTAL Jean-Luc, AUBIN Antoine

Printemps 1963. Dans l’Oural, au coeur de l’Empire soviétique, une mission archéologique découvre sept cercueils. À l’intérieur, des cadavres dont la peau du visage a été arrachée. Au même moment, à Berlin, un homme se fait tirer dessus alors qu’il franchit le Mur coupant la ville en deux. Avant de succomber, il réussit à prononcer un mot étrange : Doppelgänger.A priori, aucun rapport entre ces deux événements.

Mais en réalité, il existe bien un lien entre la macabre découverte et le transfuge abattu. Ce lien porte un nom : Julius Kranz, un chirurgien est-allemand spécialiste des manipulations électro-chirurgicales sur le cerveau humain.L’un après l’autre, Mortimer et Blake vont croiser la route de ce scientifique machiavélique. Ils auront la désagréable surprise de retrouver à ses côtés un aventurier sans scrupules, qui prépare la plus grande mystification de l’histoire de l’humanité…

Pas de mauvais surprise avec ces reprises de l’univers originel de Edgar P. Jacobs. Les règles sont immuables : le méchant est Olrik, les ennemis sont russes ou jaunes et les femmes ont peu de place dans ce monde éminemment masculin. Une fois passé ce moment de sidération devant un passé si proche et qui paraissait si naturel, la BD nous plonge au coeur d’une action où le mur de Berlin est bien présent et la guerre froide à son comble.

Dans le pas de ses ainés, Antoine Aubin propose un trait « jacobsien » au service du scénario original de José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental, qui conjugue grande aventure, brouillards de l’espionnage, dérives de la science et ressorts cachés de l’Histoire. Déjà vu certes, mais si bien réalisé que le lecteur sera certainement pris dans les aventures trépidantes des 2 héros légendaires.

(MT)