Harold Cummings prend la tangente

SIDLEY Steven Boykey

AprĂšs l’enterrement d’un ami sexagĂ©naire, bon vivant dont il vient de prononcer l’éloge funĂšbre, Harold dresse le bilan de sa propre existence. Une vie rangĂ©e, un statut de retraitĂ© Ă  l’abri du besoin, une vie de couple satisfaisante… Que demander de plus ? Est-il passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de quelque chose ? Profitant de l’absence de sa femme, il dĂ©cide de sortir de sa « zone de confort ».  Cette histoire d’un AmĂ©ricain moyen du Middle West, citoyen et mari modĂšle, menant une vie « dĂ©licieusement ordinaire », qui fait une crise de la soixantaine, dĂ©cidant d’explorer son cĂŽtĂ© obscur et transgressif, paraĂźt bien surfaite. Subitement transformĂ© en « bad boy » de façon peu crĂ©dible, le hĂ©ros s’adonne Ă  l’alcool, Ă  la drogue, au sexe et Ă  la violence, vivant une aventure rocambolesque avec une prostituĂ©e, entourĂ© d’une galerie de personnages, Ă  la limite du clichĂ©. Une façon de pointer, sans grande finesse, l’AmĂ©rique puritaine, la sociĂ©tĂ©, le couple et la famille. L’écriture sans fioritures, le style corrosif et l’humour sous-jacent sauvent cependant la mise. Mais Borowitz broie du noir (NB dĂ©cembre 2016) Ă©tait plus convaincant sur un thĂšme un peu similaire.  (R.C.G. et M.-N.P.)