Halte, on ne passe pas !

MINHOS MARTINS Isabel, CARVALHO Bernardo

Un gĂ©nĂ©ral, aussi effrayant que ridicule, caracole en couverture. Il impose sa loi Ă  l’intĂ©rieur par l’intermĂ©diaire d’un soldat, tout droit Ă  la pliure du livre qui interdit Ă  quiconque de passer la frontiĂšre ainsi matĂ©rialisĂ©e parce que le gĂ©nĂ©ral se rĂ©serve le droit d’entrer dans l’histoire quand il en aura envie
 Sur la page de gauche, en deçà de la frontiĂšre, l’espace se remplit peu Ă  peu de la foule bigarrĂ©e de tous ceux qui souhaitent passer, interloquĂ©s mais nĂ©anmoins intimidĂ©s par le fusil. Jusqu’à ce que
 Dans ce dispositif graphique astucieux, on s’amusera beaucoup Ă  voir grossir une multitude de petits personnages drĂŽles, pleins de vitalitĂ©, dessinĂ©s au feutre de couleur ; chacun suivra Ă  sa guise Bibi le chien, M.Albin avec sa canne, Lucas et sa guitare ou le ballon rouge 
 dans leur traversĂ©e de l’album. Bienvenue dans le joyeux dĂ©sordre d’une sorte de livre-jeu, ponctuĂ© d’exclamations qui sentent bon la rĂ©volte. Cette ubuesque histoire de frontiĂšre parle avec beaucoup d’humour de l’arbitraire, de la dĂ©sobĂ©issance salutaire quand l’interdit est absurde. Les plus grands savoureront l’interrogation « existentielle » de la fin : qui peut avoir envie d’entrer dans une histoire pour les enfants ? Un album pour rire mais pas que
 (C.B.)