Fräulein France

SARDOU Romain

Septembre 1940. Après la débâcle, commence l’occupation allemande. En province, la Wehrmacht réquisitionne les plus belles maisons. À Paris, les gradés de l’armée profitent de la vie mondaine et des lieux de plaisirs de la capitale ; le Sphinx en est un. Parmi les « pensionnaires », Fräulein France suscite les convoitises par sa beauté et son intelligence. Comment est-elle arrivée là ? Pourquoi se comporte-t-elle comme une parfaite collabo ? Le mystère concernant ses origines, sa réussite et sa personnalité distante en font une figure singulière et respectée. 

Connu pour sa trilogie America (La Main rouge ; 2, NB janvier 2013), l’auteur s’intéresse ici – à travers l’itinéraire d’une courtisane, agent double, menant sa propre guerre – à une période trouble de l’histoire de France. S’appuyant sur de nombreuses références et sources citées en fin de livre, il avance une explication du comportement de ceux qui étaient « mûrs » pour approuver un régime fasciste et faire bon accueil à l’occupant. C’est certainement, avec le côté un peu thriller de ce roman historique, l’aspect le plus convaincant du livre. Car l’héroïne, elle, trop caricaturale, ne l’est pas vraiment et ne suscite guère l’empathie.