Foutre la paix aux morts

TESSON-MILLET Marie-Claude

Personnages : une blonde au beau regard vert clair, employĂ©e des pompes funĂšbres, qui exerce son mĂ©tier de thanatopraticienne avec un zĂšle compassionnel touchant, tandis qu’un photographe anglais – parapluie noir et accent oxfordien – s’emploie Ă  portraiturer les morts. S’y joignent une gĂ©rontologue en congrĂšs galant qui apprend le dĂ©cĂšs de son pĂšre, un gardien de cimetiĂšre se tracassant pour ses dĂ©funts et un inquiĂ©tant gourou aux ouailles crĂ©dules. Voici que notre jolie croquemort dĂ©veloppe une idĂ©e aussi commerciale qu’humanitaire : enterrer les dĂ©funts avec leur portable ! Les familles endeuillĂ©es – et abonnĂ©es – peuvent ainsi se rĂ©conforter en Ă©coutant le message enregistrĂ© de la voix du disparu. Mais le dispositif mis Ă  l’essai, avec trappe d’entretien dans les cercueils, pose quelques problĂšmes. Par une nuit enneigĂ©e, tous ces personnages se retrouvent au cimetiĂšre (coups de minuit, hululement de chouette, tombe entrouverte)


 

Le patronage de Thomas Bernhard, citĂ© en exergue, quelques allusions pascaliennes ou poĂ©tiques suggĂšrent que l’auteur de ce premier roman aurait de l’ambition. Sa profession, la grossiĂšretĂ© du titre, la minceur maladroite de l’intrigue, l’abondance des poncifs, la trouvaille macabre de la tĂ©lĂ©phonie post mortem pousse Ă  croire Ă  une farce de carabin.