Personnages : une blonde au beau regard vert clair, employĂ©e des pompes funĂšbres, qui exerce son mĂ©tier de thanatopraticienne avec un zĂšle compassionnel touchant, tandis quâun photographe anglais â parapluie noir et accent oxfordien â sâemploie Ă portraiturer les morts. Sây joignent une gĂ©rontologue en congrĂšs galant qui apprend le dĂ©cĂšs de son pĂšre, un gardien de cimetiĂšre se tracassant pour ses dĂ©funts et un inquiĂ©tant gourou aux ouailles crĂ©dules. Voici que notre jolie croquemort dĂ©veloppe une idĂ©e aussi commerciale quâhumanitaire : enterrer les dĂ©funts avec leur portable ! Les familles endeuillĂ©es â et abonnĂ©es â peuvent ainsi se rĂ©conforter en Ă©coutant le message enregistrĂ© de la voix du disparu. Mais le dispositif mis Ă lâessai, avec trappe dâentretien dans les cercueils, pose quelques problĂšmes. Par une nuit enneigĂ©e, tous ces personnages se retrouvent au cimetiĂšre (coups de minuit, hululement de chouette, tombe entrouverte)âŠ
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Le patronage de Thomas Bernhard, citĂ© en exergue, quelques allusions pascaliennes ou poĂ©tiques suggĂšrent que l’auteur de ce premier roman aurait de l’ambition. Sa profession, la grossiĂšretĂ© du titre, la minceur maladroite de lâintrigue, lâabondance des poncifs, la trouvaille macabre de la tĂ©lĂ©phonie post mortem pousse Ă croire Ă une farce de carabin.
