Fordlandia

DEREY Jean-Claude

AprĂšs le scandale soulevĂ© par le Dearborn Independent pour son contenu antisĂ©mite, Henry Ford envoie son rĂ©dacteur en chef Jeremy Mandel Ă  Fordlandia, sa futuriste plantation d’hĂ©vĂ©as en Amazonie sous la surveillance de son homme de confiance. À proximitĂ©, Anna, une jolie Indienne est enlevĂ©e, violĂ©e puis sĂ©questrĂ©e par trois individus blancs, venus de la concession. Deux frĂšres de sa tribu partent Ă  sa recherche ainsi qu’un jaguar magique, protecteur de la jeune fille.   Ford est certes cĂ©lĂšbre mais, outre ses succĂšs, il a connu des Ă©checs (journal et plantation). Jean-Claude Derey (La CĂŽte des Mal-Gens, NB mai 2008) s’empare de ces deux Ă©pisodes pour rĂ©diger un ouvrage peu flatteur. Ford, manipulateur, raciste, mĂ©galomane, paranoĂŻaque, est un modĂšle et un soutien financier pour Hitler depuis 1921. Jeremy, alias Luther, Juif cachĂ©, signe de virulents articles contre ses coreligionnaires et espionne Ford pour le compte de la communautĂ© juive. Les caractĂšres des personnages, poussĂ©s Ă  l’extrĂȘme, en deviennent caricaturaux, peu crĂ©dibles, leurs volte-faces surprenantes. Seuls les Indiens, dĂ©cimĂ©s, exploitĂ©s, humiliĂ©s, pĂ©nĂ©trĂ©s de leur magie chamanique retiennent l’intĂ©rĂȘt. (E.G. et M.S.-A.)