Ernest Pignon-Ernest, comme des pas sur le sable

Curiosité que ce nom de famille pris entre deux Ernest ! Qui s’explique parce qu’un autre peintre avait les mêmes initiales et surtout le même patronyme. Issu d’un milieu où le sport comptait plus que l’art, Ernest Pignon savait pourtant quelle était sa voie. C’est une reproduction de Picasso dans Paris Match qui conforta ses choix ainsi qu’une photographie prise à Hiroshima en 1945 où l’ombre d’un homme tué dans l’explosion reste imprimée dans un mur. L’idée du pochoir était née et, sans le savoir, l’artiste avait lancé le Street Art.

L’art urbain est un art de combat. Dénoncer, s’interroger, se souvenir… si l’art est une arme, il est aussi un hommage, comme ces célèbres pochoirs de Rimbaud, Pablo Neruda ou Mahmoud Darwich. Par ses prises de position, Ernest Pignon-Ernest a été amené à faire de nombreux voyages, en Afrique du sud, au Chili, en Palestine. En peu de mots et quelques photos de murs, ce mini livre fera tilt dans l’esprit de ceux qui ignorent peut-être le nom de l’artiste tout en connaissant certaines de ses oeuvres. Passionnant. (A.-M.R.)