Eaux fortes.

CHATELLE Anne-Dauphine du

“Matin vert”, “La musique”, “Les pommes”, “La sieste”, “Jambes nues”, ces mots qui pourraient construire une phrase toute de sensations, de saveurs et de sons, de toucher et de contemplation, sont les entrĂ©es de petits chapitres, vingt-cinq petits riens Ă  dĂ©guster. Le spectacle qu’offre la nature exalte le plaisir de vivre, se rĂ©veillent aussi les eaux houleuses des souvenirs. L’image de la mĂšre, exigeante, dominante, peu aimante, se lĂšve, s’impose. Il est difficile de lui Ă©chapper. Tout le livre n’est sans doute fait que pour ça, pour dire la blessure et le pardon, fille contre mĂšre.

 

Hargne et virulence alternent avec bonheurs et Ă©tonnements, impressions du mitan de la vie, perception fine de la beautĂ© du monde. Les descriptions sont faites de couleurs dĂ©licates, de reflets et Ă©clats, d’enluminures et abstractions. La prose d’Anne-Dauphine du Chatelle, qui publie pour la premiĂšre fois, est bien proche de la poĂ©sie.