Dans une ville des Flandres battue par la mer, la nuit, Maya, gravement insomniaque, appuie sur des sonnettes au hasard pour troubler le sommeil de ceux qui ont l’impudence de dormir. Et la chance lui ouvre la porte de Benoît, un frère en insomnies. Fils d’une prostituée tendre et aimante, Benoît a perdu très jeune sa mère qu’il adorait. Depuis, d’étranges rêves le poursuivent et ses actes sont souvent incontrôlés. De folie en errance, il la recherche toujours, croit la retrouver en Maya. Mais Maya, sans cesse en quête d’apaisement, mène une vie instable. Tous deux se croisent, dérivent, reviennent et jouent à cache-cache avec le bonheur, si difficile à attraper.
Les chapitres alternés faits de plans rapprochés de l’un et l’autre protagoniste avec focalisation sur un même épisode transforment le livre en spectacle. Et lorsque les phrases prennent leur envol, rapides, percutantes, railleuses, violentes comme des cris, comme des bouées lancées à la mer, le lecteur participe au mouvement, se sent l’âme infirmière, a envie de panser les coeurs. Ce premier roman a du talent.