Des fourmis dans les jambes

Depuis son plus jeune âge, Nicolas Bouvier s’était promis de voyager, mais il lui faut attendre 23 ans pour pouvoir donner forme à son projet. En compagnie de son ami Thierry, ils embarquent dans une petite Fiat pour un long périple qui les emmène jusqu’en Afghanistan, puis au Sri Lanka. Là, ils se séparent, Thierry rentre en Suisse, tandis que Nicolas poursuit son voyage jusqu’au Japon, non sans quelques moments difficiles. Lorsqu’il rentre au bout de quatre ans, il a réuni suffisamment d’éléments pour écrire le livre qui inaugure sa carrière d’écrivain et le rend célèbre : L’usage du monde.Prendre le temps de découvrir en profondeur chaque pays traversé, d’observer attentivement hommes et paysages, d’enregistrer musiques et chants : sa première oeuvre redéfinit les bases de la littérature de voyage, et fait de Nicolas Bouvier un des écrivains majeurs du XXe siècle dans ce domaine. Dans un album au format à l’italienne, l’étude proposée est formée de paragraphes courts qui résument les périodes et expériences essentielles de ce premier voyage, et plus brièvement encore les autres faits marquants de sa vie ultérieure. Cette approche elliptique, qui n’occulte pas certaines questions que pose l’oeuvre de Nicolas Bouvier, souffre d’une illustration moderne un peu figée, décalée dans son style volontairement naïf. (M.T.)