Dans mon village, on mangeait des chats

PELAEZ Philippe, PORCEL Francis

Les ennuis de Jacques ont vraiment commencĂ© avec les chats. Ceux que Charon, le boucher du village, zigouille pour confectionner ses pĂątĂ©s traditionnels dont tout le monde raffole. Ce petit secret de fabrication, ce salopard de Charon ne l’emportera pas au paradis. Jacques a beau ĂȘtre bien jeune, il dĂ©couvre l’ivresse de la violence en lui faisant la peau Ă  ce tyran. De toute façon c’était Charon ou lui. Premier crime, et la machine infernale de la violence se met en route…

Ce rĂ©cit cru et glauque nous plonge dans la genĂšse d’un voyou, dont la vie est laminĂ©e par l’indiffĂ©rence et la violence des adultes. Jacques commence par se dĂ©fendre et par dĂ©fendre sa sƓur, pour ensuite chercher un sens Ă  sa vie en devenant une petite frappe, puis un vrai caĂŻd. Le rĂ©cit implacable de l’engrenage donne froid dans le dos. Mais au-delĂ  de la description louable de la chute annoncĂ©e, on regrette le manque de perspective du propos. La voie est sans issue, et c’est une rĂ©alitĂ© qui existe, mais fallait-il pour autant ne s’en tenir qu’à ça une fois l’album refermĂ© ?