Dans le noir

ROCCO John

Une nuit d’étĂ© dans une grande ville. Chacun vaque Ă  ses occupations ; personne n’a le temps de jouer avec la fillette ! Brusquement, c’est la panne : les lumiĂšres s’éteignent. Dans l’obscuritĂ© des appartements, on se regroupe autour des bougies ; on a chaud ; on a l’idĂ©e de monter sur la terrasse du toit. Et lĂ , sous les Ă©toiles, on improvise ; c’est la mĂȘme chose en bas, dans la rue. Comme une grande fĂȘte des voisins. Et aprĂšs ?

InspirĂ©e de coupures d’électricitĂ© mĂ©morables, cette histoire racontĂ©e façon BD fait la part belle aux images : lumiĂšre, obscuritĂ© et ombres chinoises, montĂ©e, descente, le parcours cinĂ©matographique joue de ces effets. Les personnages, souvent rĂ©duits Ă  une silhouette expressive, disent l’essentiel : il suffit d’un grain de sable dans le quotidien individualiste de chacun pour que tout change. Voire ! Le dĂ©nouement est optimiste. Cette fable sociĂ©tale est heureusement pimentĂ©e d’humour : la fillette fort dĂ©lurĂ©e, le portrait d’un Edison bien revĂȘche, la chatte sur le toit brĂ»lant
 et cet interrupteur qu’il suffit d’actionner -Ă  l’envers- pour enchanter le monde. Une heureuse maniĂšre d’éviter le moralisme.