Comme un karatéka belge qui fait du cinéma

LALUMIÈRE Jean-Claude

Il a voulu échapper au modèle familial simple, rural, et aux vignes du Médoc. “Monté” à Paris pour devenir cinéaste, le voilà assistant du propriétaire d’une galerie d’art contemporain. Il fréquente l’intelligentsia branchée, vit bourgeoisement… Une lettre en provenance du Sud-Ouest rompt cet équilibre ; à l’issue d’un vernissage, une errance nocturne et solitaire dans le Paris intello de la rive gauche le fait échouer sur un banc du square Boucicaut, puis au bar du Lutetia. Il rencontre Jean-Claude Van Damme ! Les aphorismes du « karatéka belge qui fait du cinéma » et la référence à ses origines personnelles le confortent dans son mal-être… On ne retrouve pas la loufoquerie de La campagne de France (NB février 2013). Mais c’est d’une plume satirique et légère que Jean-Claude Lalumière dénonce les conformismes, les idées reçues, les snobismes et les ridicules. Il adopte la forme d’un récit autobiographique balayé par une caméra – suggérée par des insertions en italique. Réflexions sur l’art contemporain, aspirations, rêves de jeunesse et aléas de l’existence se croisent avec quelques longueurs pour déboucher sur une réalité plutôt amère, tempérée par le pittoresque des personnages et une construction assez originale.