Chroniques de l’île perdue

CLÉMENT Loïc, MONTEL Anne

Sacha ne peut plus supporter son petit frère Charlie. Lors d’une croisière, ses parents lui confient sa surveillance. Mais le bateau sombre et les frères sont séparés. Sacha se réveille sur une plage peuplée de statues parlantes, tandis que Charlie se retrouve dans un paysage enneigé, échappant in extremis à de terribles loups grâce à une mystérieuse jeune fille.  Malgré la douceur des teintes et du trait, cet album propose une évocation puissante des cauchemars et du sentiment d’impuissance qu’ils engendrent. La complexité des relations fraternelles est aussi abordée, au travers des blessures à l’âme d’un petit frère qui n’est traité que comme un fardeau. Le récit est servi par une composition associant petites et moyennes vignettes, suggérant un montage cinématographique dynamique variant les points de vue, et quelques vignettes riches occupant toute une planche, instaurant des pauses tandis qu’on feuillète pour naviguer entre les multiples éléments de l’illustration. En revanche, l’histoire est desservie par la construction de l’intrigue : fournissant d’abord peu d’explications, cette dernière s’organise autour de révélations progressives, pas toujours aisées à comprendre et à mettre en relation. En outre, le dénouement peut sembler incomplet. (L.G.)