« Ces femmes qui étaient mes soeurs… » : vie du père Lataste, apôtre des prisons (1832-1869)

GUEULLETTE Jean-Marie

Après Laisse Dieu être Dieu en toi (N.B. janv. 2003), le dominicain Jean-Marie Gueulette s’intéresse au père Lataste né à Cadillac, en Gironde, en 1832. Ordonné prêtre en 1863, il est chargé de prêcher à la prison des femmes de sa ville natale. C’est pour lui une révélation et d’emblée il appelle ces femmes réprouvées, méprisées et maltraitées, « Mes bonnes, mes chères soeurs…». Directeur, aumônier et gardiennes sont outrés ! Il revient l’année suivante, porteur d’un grand projet dont il dira toujours que c’est l’oeuvre de Dieu et non la sienne : accueillir celles qui ont accompli leur peine non dans des Refuges où elles sont encore stigmatisées, mais chez les Dominicaines de Béthanie où vivront ensemble, sans distinction visible, les jeunes filles de bonne famille et les « Réhabilitées ». Malgré une santé fragile, il ne ménage pas ses peines, et la Maison de Béthanie voit le jour en Haute-Saône en 1868 – mais il meurt, épuisé, l’année suivante.

Deux temps forts dans cet ouvrage clair et très documenté, parfois un peu hagiographique : l’évocation de la vie très dure des prisonnières et le combat du père Lataste contre ses supérieurs auxquels il voue cependant une obéissance absolue.

M.-C.A. et B.B.