Ce matin-là, mon voyage a commencé

BARROUX

Ce matin-là il a décidé de s’en aller. Après avoir soigneusement rempli son sac à dos de l’indispensable, le voici parti droit devant lui. Au bord de l’océan il a pris une photo des bateaux ballottés par les vagues. Plus loin il a partagé un melon avec l’homme s’abritant sous un arbre et lui a donné sa tente. Dans la forêt il a admiré un magnifique ours et a oublié son fusil. Il a marché de plus en plus léger : carte envolée, appareil photo perdu, réveil, téléphone et trousse de toilette échangés, il a continué de marcher du nord au sud, d’est en ouest, plaisir d’offrir, de troquer, puis est rentré.


Dépouillé de son « indispensable confort » mais riche de son expérience et de ses rencontres, le voyageur transformera, avec les quelques graines conservées au fond de sa poche, l’environnement citadin en un jardin luxuriant. Le plaisir de la marche sans autre but qu’ouvrir son regard sur le monde est illustré par une déclinaison d’ocre balafré de noir, qui met en scène la démarche solitaire d’un petit homme paisible et souriant dans des décors rudes et désertiques. Un album qui amène à réfléchir. (A.T.)