Caravansérail

MAJDALANI Charif

Soudan, 1908, Samuel Ayyad, fringant jeune Libanais parlant arabe, anglais et français, sert d’intermédiaire entre les militaires britanniques et la population. Au Kordofan, un officier anglais original lui confie la mission de rallier les tribus rebelles déchirées par les rivalités. Au fil de ses pérégrinations, Samuel achète à un compatriote un peu illuminé un petit palais arabe en pièces détachées, qu’il convoie à travers déserts et savane dans l’espoir chimérique de le vendre à quelque chef de clan. Il finit par revenir à Beyrouth avec son encombrant caravansérail mais la première guerre mondiale éclate, coupant la voie maritime. Il lui faut alors se risquer à travers le désert où Lawrence tente d’unir les Arabes contre les Turcs.  L’épopée rocambolesque de Samuel, le « Sultan Blanc », est imaginée ici par son petit-fils, le narrateur, à partir de bribes de souvenirs familiaux. Après l’Histoire de la Grande Maison (NB août-septembre 2005), ce récit flamboyant, à la manière orientaliste, aussi vivant que documenté, confirme l’extraordinaire talent de conteur du directeur des « Lettres Françaises » de l’université de Beyrouth : Charif Majdalani, un nom à retenir.