Bleu Blanc Brun

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Romain, mal dans sa peau, mal dans sa famille (une mère détestée), mal dans son collège où il est le seul fils de concierge, se retrouve étudiant à Assas et rejoint successivement, comme malgré lui, les cercles où s’exprime plus ou moins nettement l’extrême droite. Pour s’y faire des amis, il s’essaie à « casser des beurs et des pédés » et finalement se présente aux municipales sous l’étiquette FN.

Le récit à la première personne n’est pas sans ambiguïté. On sympathise avec le narrateur lorsqu’il dénonce ce à quoi il est censé adhérer… mais n’est-ce pas l’auteur qui prend alors le pas sur son personnage ? L’écriture est simple et linéaire, tout autant que le récit. On a l’impression de passer en revue, comme dans un catalogue scrupuleux, ce qui peut mener un garçon un peu paumé à des dérives extrêmes. Le récit s’achève quand Romain tente d’assassiner Chirac le 14 juillet 2002… et ce rendez-vous avec l’Histoire crée une autre ambiguïté : a-t-on lu un roman ou une biographie déguisée ?