Bienvenue dans le nouveau monde : comment j’ai survécu à la coolitude des start-ups

RAMADIER Mathilde

Mathilde Ramadier habite Berlin. Elle a travaillé quatre ans pour des start-ups et décrit ses expériences avec une ironie férocement critique. Calquées sur le modèle des géants impérialistes de la Silicon Valley, ces entreprises d’un genre nouveau utilisent les technologies de pointe pour mettre en relation un client potentiel avec un prestataire de service original, avide de gains rapides. Elles recrutent des jeunes de la génération Y, souvent surdiplômés, auxquels le chômage barre l’emploi salarié. Liberté, flexibilité professionnelle et espoir d’une réussite fulgurante, vantés par une novlangue mystificatrice et infantilisante, les y attirent. Devant leurs ordinateurs dans des open-spaces où règnent compétition individuelle et espionnage informatique, ils font des travaux répétitifs peu intéressants avec heures sup pour des salaires miteux. Free-lances, auto-entrepreneurs, stagiaires, contrats précaires, cet esclavagisme moderne engendre l’ennui, éjecte les plus fragiles, profite à quelques stars nombrilistes sans créer d’activités véritablement utiles. Un témoignage sûrement caricatural, mais vivant, perspicace et éclairant. (L.G. et A.Le.)