Aux belles abyssines

BONNELLE Bernard

Camarades au lycĂ©e Henri IV, Alban et Pierre intĂšgrent ensemble l’École navale. NommĂ©s l’un Ă  Brest, l’autre Ă  Toulon, ils se retrouvent fortuitement en 1938 Ă  Marseille. Un jour Pierre succĂšde Ă  son ami au commandement d’un patrouilleur, Ă  Djibouti, Alban s’étant tuĂ© en nettoyant son pistolet. ArrivĂ© sur place, autre version encore plus invraisemblable : Alban aurait prĂ©fĂ©rĂ© se suicider plutĂŽt que d’entreprendre une mission pĂ©rilleuse. Pierre n’aura de cesse de traquer la vĂ©ritĂ©, malgrĂ© la malignitĂ© perverse de Marquin, le commandant de la marine. IndĂ©pendamment du suspense, d’ailleurs bien menĂ©, liĂ© Ă  son aspect « polar », ce roman vaut par l’amitiĂ© lycĂ©enne entre les deux personnages, Alban, l’aristocrate fantasque imposant son dilettantisme intelligent, et Pierre, de condition moins brillante, mais admiratif de sa supĂ©rioritĂ©. S’y ajoutent la restitution de la vie coloniale Ă  Djibouti, avec son bordel, « Aux belles Abyssines », la misĂšre latente, et l’évolution de la deuxiĂšme guerre mondiale. L’auteur, ancien officier de marine, raconte les aventures maritimes et amoureuses de ses hĂ©ros dans un style classique et agrĂ©able.