Aux animaux la guerre

MATHIEU Nicolas

Un ancien tueur de l’OAS installĂ© dans les Vosges, veuf, essaie sans succĂšs d’éduquer ses petits-enfants : Bruce, roi du bodybuilding, consommateur de coke, et Lydie, lycĂ©enne dĂ©lurĂ©e. La derniĂšre usine de la rĂ©gion va fermer, et la DRH veut licencier le personnel malgrĂ© sa mobilisation. Elle s’appuie sur Martel, responsable syndical sans envergure, un peu naĂŻf. Pour compenser ses malversations au sein du ComitĂ© d’entreprise, Martel s’allie Ă  Bruce pour rĂ©aliser un « gros coup » : l’enlĂšvement d’une jeune prostituĂ©e pour le compte de voyous algĂ©riens qui eux travaillent pour Tokarev, truand russe ou bulgare. Le « gros coup » sera une suite d’erreurs et de malentendus. Peut-on parler de roman policier ? Il n’y a ni bon ni mĂ©chant, mais surtout des tricheurs. L’intrigue se noue lentement. Des destins ordinaires et mĂ©diocres, parfois touchants, s’entrecroisent. Les portraits fouillĂ©s des personnages crĂ©ent un certain malaise : Ă  la limite du clichĂ©, ils apparaissent reprĂ©sentatifs de groupes sociaux, subissant le contrecoup des crises Ă©conomiques et de la dissolution des familles. L’ouvrage se lit facilement grĂące au style plaisant et efficace de l’auteur ; les dialogues, Ă©maillĂ©s de termes socialement codĂ©s, sonnent juste. Mais le lecteur reste perplexe.