Chaque jour, Haruki Murakami martĂšle le bitume pour faire le vide dans son esprit. Dans sa foulĂ©e, dĂ©filent les cycles rĂ©guliers qui organisent sa vie. La course de fond en est un Ă©lĂ©ment essentiel. Comme lâĂ©criture, elle requiert concentration, persĂ©vĂ©rance, dĂ©passement de soi et capacitĂ© Ă ĂȘtre seul. Depuis plus de trente ans, il court soixante kilomĂštres par semaine et un marathon par an ; un entraĂźnement musculaire comparable Ă lâeffort fourni pour une Ă©criture « qui ne jaillit pas toute seule ». Ăcrivain de lâimaginaire (cf. Saules aveugles, femme endormie, NB novembre 2008), le romancier sâoffre une parenthĂšse trĂšs terre-Ă -terre pour rendre compte de ses choix de vie. Il associe de belle maniĂšre effort sportif et scriptural, construisant avec application sa propre gĂ©ographie intĂ©rieure. Une apologie de la course qui ne tait ni ses plaisirs ni ses souffrances, comme une confidence, celle du fondement de la sagesse.
Autoportrait de l’auteur en coureur de fond
MURAKAMI Haruki
