Aspergus et moi

LÉVY Didier, VAQUEZ Pierre

Nous sommes dans l’atelier de Franz Aspergus, peintre renommĂ© des cĂ©lĂ©britĂ©s du temps. Le narrateur, un petit rat, obscur prĂ©parateur du noir qui fait la gloire du portraitiste, passe ses jours et ses nuits sur place, faute d’ailleurs oĂč aller dormir. Incognito, au plus prĂšs des affres de la crĂ©ation, il est le tĂ©moin dĂ©solĂ© des crises de doute de l’artiste en panne de renouvellement. Son coeur ne fait qu’un tour : avec une ardeur juvĂ©nile et mille idĂ©es en tĂȘte, il dĂ©cide d’aider le dĂ©sespĂ©ré    Cette belle histoire s’inscrit dans la lignĂ©e de celles, exactes ou romancĂ©es, qui abordent l’inquiĂ©tude de la crĂ©ation. Elle y glisse une astucieuse pirouette, puisque Franz le classique, bousculĂ© par son jeune trublion, modifie sa technique graphique et invente l’Art moderne ! Raccourci insolite et drĂŽle. L’illustration Ă  la maniĂšre noire joue sur la beautĂ© et la diversitĂ© des noirs. Elle est servie par une mise en page audacieuse de l’atelier d’artiste, multipliant les plans, bourrĂ©e de clins d’oeil au cinĂ©ma et Ă  la BD : un univers de bric et de broc oĂč se perdre avec dĂ©lices. (C.B.)