Apostille

Gérard Genette, né en 1930, critique et théoricien de la littérature, publie le troisième volet de son triptyque (Bardadrac, NB septembre 2006, Codicille, 2009). Sous ce titre apparemment modeste (une Apostille est un ajout en marge ou en bas de page), il s’agit en fait d’une autobiographie et d’un autoportrait en creux, sous forme d’un abécédaire très personnel. Ces fragments d’un « journal à ciel ouvert et livré en vrac » recouvrent dans un malicieux désordre des entrées variées et toujours stimulantes : foot, mythologie, littérature (Proust et Stendhal principalement), mécanique, bricolage, figures rhétoriques, objets et tics de la modernité, mémoire, musique (classique et jazz)… L’auteur mêle sensations, réflexions, souvenirs, analyses, anecdotes avec élégance, intelligence, pudeur, gourmandise, nostalgie et humour. On est sensible à son art du portrait, à son goût des jolies femmes, à son amour contagieux de la littérature et, plus particulièrement dans ce volume, de la musique, trait dominant de son écriture, faite de fines modulations, savoureuses et savantes.