Anthropocène

SZPIRGLAS Jérémie

Ce roman alterne deux récits pris en charge par deux narrateurs, à deux moments différents, dans un même lieu ! On se fait néanmoins très vite à cette alternance, car les deux récits se font écho avec autant de fantaisie que d’humour. L’un raconte l’improbable découverte faite, dans un 1859 futur, par « les fameuses chronobiologistes quinpancaises Jiro Hirubota et Voloira Moiloiroimoinoi » d’un hapax dissimulé dans la touffeur de la forêt vierge du sud de la France ; dans l’autre, la parole est à un témoin actuel des péripéties de la vie de l’imposante pile d’un pont qui aurait dû traverser une vallée du sud de la France, si sa construction avait été achevée !

Le titre le suggère, nous sommes entrés dans l’anthropocène, et les désordres planétaires dépendraient désormais de l’influence prédominante des hommes. Pour y réfléchir « sérieusement », deux cas d’école improvisés témoignent de la frénésie utilisatrice de la pile orpheline dédiée à des emplois loufoques qu’un hasard facétieux s’ingénie à débouter et de la frénésie interprétative à venir de ce même lieu. On s’amuse beaucoup, tant des hypothèses savantes d’archéologues fictifs que de la valorisation saugrenue d’un vestige industriel d’aujourd’hui. Un texte léger, spirituel, qui réjouit dans sa proposition finale qu’on laisse au lecteur le plaisir de découvrir… (C.B et M.T.D)