Abris

HOUDART Emmanuelle

En couverture un enfant jaillit entre deux mains  – pas vraiment un nouveau-né. Il a quitté l’abri du ventre joliment arrondi que la mère soutenait dans un geste protecteur. C’est elle qui vainc la bête écailleuse qui fait pleurer le petit, juste en s’accotant au monstre. Mains ou ailes, oreillers dressés à l’entrée de son domaine, pour la fille ou le garçon tour à tour, la présence symbolique de l’adulte se fait discrète. Un bras retient la fillette qui chevauche une drôle de machine, scooter déjanté tracté par des montgolfières. Encore un arrondi dans cette bibliothèque où tous vont chercher l’abri d’une lecture contre l’ignorance et les peurs. L’ado se retire derrière un buisson, des branches de corail dont les pointes protègent de l’extérieur – avant que le cercle devienne celui des amis, puis le face-à-face d’elle et lui.À chaque âge son abri. Le dessin ciselé, à la dominante de roux chaleureux et de vert céladon, se charge des couleurs de la nature toujours présente, exubérante. La conclusion se déroule dans un jardin où la fantaisie des couleurs vives se réduit aux verts du carré que l’enfant découvre avec son grand-père, image du temps à venir, de l’épanouissement des fleurs, des papillons et du petit humain.