Abel (Les fils d’El Topo ; 2)

JODOROWSKY Alejandro, LADRÖNN JosĂ©

CaĂŻn peine Ă  sortir son cheval des marais. La jeune fille qui l’accompagne n’a d’yeux que pour lui, et pourtant il ne fera rien pour la soustraire au viol des villageois qui les sauvent des marais. Il va rejoindre Abel, qui veille le cadavre de sa mĂšre depuis dĂ©jĂ  quatre semaines. DĂ©couvrant que la dĂ©funte Ă©tait une sainte, CaĂŻn entrevoit la possibilitĂ© de s’emparer grĂące Ă  elle du fameux « or des menhirs ». Il convainc la putain du colonel des bandits ailĂ©s, un atroce cannibale qui se prend pour un chien, de l’accompagner. Dans un dĂ©luge de chair et de sang, il croise des hommes-nonnes, des cardinaux, des vautours, et des papillons
     Mais oĂč Jodorowsky va-t-il chercher tout cela ? On ne peut ĂȘtre qu’admiratif devant l’imagination dĂ©lirante de ce maĂźtre, qui continue d’inventer des personnages aussi bien loufoques que mystiques, mus par des forces Ă©sotĂ©riques ou bestiales, au sein d’univers grandioses et sordides
 Le dessin somptueux de Ladrönn sert ce dĂ©lire Ă  merveille.  Le rĂ©sultat est un western mĂ©taphysique qui tient du chef d’oeuvre
 ou d’une farce absolue, selon que l’on se prĂȘte ou non Ă  ce jeu burlesque. Les fans seront une fois de plus comblĂ©s, les autres seront soit au bord de la nausĂ©e, soit Ă©bahis par cet ovni. Je suis Ă©bahi. (A.J. et H.T.)