À mes yeux

WERNER DAVID Laurence

Victor épie un couple de lycéens à Nemours : l’un est son fils Tom, qu’il avait perdu de vue depuis longtemps, la fille s’appelle Ava. Victor et la mère d’Ava s’éprennent l’un de l’autre et vivent ensemble avec Ava, en forêt, puis à Maisons-Laffitte, en pavillon. Plus de traces de Tom, mais ressurgit Mattéo, son frère, qui a vécu avec son père après le départ de sa mère. C’est l’époque où, au Chambon-sur-Lignon, une jeune lycéenne est assassinée par un condisciple de dix-sept ans et demi. Ce crime bouleverse étrangement les relations dans cette famille recomposée.   Les arbres, les peausseries, les animaux nocturnes accompagnent les personnages, comme la montagne dans À la surface de l’été : triptyque romanesque (NB mai 2013). Les liens entre des êtres sans épaisseur, le poids du passé, l’amour, le désir, la violence du mal, tout apparaît, disparaît, file presqu’entre les doigts en des voyages imprévus qui ressemblent à des fuites. Rien n’est sûr, des énigmes sourdent, une relecture des faits désarçonne soulignant la construction confuse du roman dont la fin est ouverte. Cette histoire très factice est portée par une écriture poétique et limpide. (E.B. et A.C.)