1815 (L’homme de l’année ; 3)

LATOUR Sébastien, GIN

Galvanisé par Bonaparte, Gaillard, un jeune Français, plante son drapeau dans « la panse autrichienne ». Le voilà caporal, devenu un héros pour les siens. Au bivouac, il rencontre un hercule tambour major, Mariolle, qui lui aussi a été remarqué par son général en le sauvant de la noyade. Ils deviennent amis. Au fil des batailles d’Italie, d’Égypte, d’Autriche, de Prusse ou de Russie, cette complicité devient émulation puis se mue en jalousie dans une compétition impitoyable : qui saura le mieux s’attirer les faveurs de l’empereur ? Ce n’est qu’après Waterloo et un dernier duel que leurs destins se sépareront.

 

L’homme qui hurla «merde » à Waterloo est le héros du troisième tome d’une série qui conte des tranches d’Histoire ancrée dans la mémoire collective. Si Mariolle est passé à la postérité, Gaillard sort directement de l’imagination féconde du scénariste Latour. Leur rivalité fait revivre les grandes pages de l’épopée napoléonienne. Pourquoi certaines personnes sont-elles encore honorées alors que d’autres sont oubliées ? Qui le premier a dit merde à Waterloo : Cambronne ou un de ses grognards ? Le dessin de Gin sert bien l’action. Il est rapide, explicite dans les plans rapprochés, et à peine ébauché pour les fonds d’images. L’homme de 1815 est une bonne surprise qui mérite que l’on s’y attarde.