Il y a les mots qui perdent leur intensitĂ© Ă force dâĂȘtre trop utilisĂ©s, comme « rĂ©silience ». Il y a ces expressions populaires qui laissent imaginer le sens comme « Avoir la langue bien pendue », ou « Je lui rĂ©serve un chien de ma chienne ». Ou ce jeu de petits soldats quand lâenfant fait sâaffronter cowboys et Indiens pour sâapercevoir plus tard en voyant un film que le bon droit nâĂ©tait pas oĂč lâon croyait. Sâinterroger sur tout, sur le chat qui avale un oiseau comme sur les fausses certitudes- vĂ©gĂ©tal, minĂ©ral, animal- chacun Ă sa place vraiment ? Ou plus simplement sur la perte dâun doudou, ou « lâinexplicable amour du chien ». Rendre hommage Ă un livre de Murakami.
François David, qui a souvent mariĂ© poĂšmes et illustrations aux Ă©ditions Motus, sâest inspirĂ©, chez ce nouvel Ă©diteur, dâaquarelles bleues oĂč se devinent des visages, des silhouettes, des animaux⊠Une rĂ©flexion sur la langue, sur lâhomme, sur les idĂ©es toutes faites, sur la mort et mĂȘme le choix de lâinhumation ou de la crĂ©mation pour nous rĂ©galer dâune trouvaille comme lâhistoire des coups de blues du clown blanc et du clown Ă nez rouge. RĂ©flexions un peu amĂšres parfois et cadeaux de luciditĂ© et de lĂ©gĂšretĂ© aussi dans une habile architecture des textes. Pour ados et adultes. (A.-M. R.)
Chez le mĂȘme Ă©diteur, dĂ©jĂ parus : Dâencre et de vent, (2023) et De vieux os, (2024)
