Que du bleu

DAVID François, BOBI+BOBI

Il y a les mots qui perdent leur intensitĂ© Ă  force d’ĂȘtre trop utilisĂ©s, comme « rĂ©silience ». Il y a ces expressions populaires qui laissent imaginer le sens comme « Avoir la langue bien pendue », ou « Je lui rĂ©serve un chien de ma chienne ». Ou ce jeu de petits soldats quand l’enfant fait s’affronter cowboys et Indiens pour s’apercevoir plus tard en voyant un film que le bon droit n’était pas oĂč l’on croyait. S’interroger sur tout, sur le chat qui avale un oiseau comme sur les fausses certitudes- vĂ©gĂ©tal, minĂ©ral, animal- chacun Ă  sa place vraiment ? Ou plus simplement sur la perte d’un doudou, ou « l’inexplicable amour du chien ». Rendre hommage Ă  un livre de Murakami.


François David, qui a souvent mariĂ© poĂšmes et illustrations aux Ă©ditions Motus, s’est inspirĂ©, chez ce nouvel Ă©diteur, d’aquarelles bleues oĂč se devinent des visages, des silhouettes, des animaux
 Une rĂ©flexion sur la langue, sur l’homme, sur les idĂ©es toutes faites, sur la mort et mĂȘme le choix de l’inhumation ou de la crĂ©mation pour nous rĂ©galer d’une trouvaille comme l’histoire des coups de blues du clown blanc et du clown Ă  nez rouge. RĂ©flexions un peu amĂšres parfois et cadeaux de luciditĂ© et de lĂ©gĂšretĂ© aussi dans une habile architecture des textes. Pour ados et adultes. (A.-M. R.)
Chez le mĂȘme Ă©diteur, dĂ©jĂ  parus : D’encre et de vent, (2023) et De vieux os, (2024)