La nuit des lanternes

JEAN-ETIENNE

À l’occasion du festival des lanternes, Éloane retourne dans la maison familiale situĂ©e sur son Ăźle natale. Elle y retrouve sa mĂšre autoritaire et son petit frĂšre devenu mutique. Cette famille, elle l’a quittĂ©e plusieurs annĂ©es auparavant, suite Ă  la mort de son pĂšre. AprĂšs une dispute avec sa mĂšre, Éloane voit sa vie basculer en marge de la cĂ©rĂ©monie quand une crĂ©ature ancestrale s’Ă©veille.

Le graphisme et le choix d’une palette restreinte de couleurs globalement trĂšs sombres amĂšnent une atmosphĂšre angoissante et servent bien la violence du rĂ©cit. On glisse facilement du rĂ©alisme au surnaturel, Ă  la frontiĂšre entre folie et cauchemar.

Sur fond de ce huis-clos, « La nuit des Lanternes » illustre la perte et les traumatismes, l’acceptation du deuil et la rĂ©silience. L’auteur met en images les silences et les non-dits qui rongent les diffĂ©rents protagonistes de l’intĂ©rieur (jusqu’à exploser de maniĂšre extrĂȘme) et la relation compliquĂ©e et conflictuelle entre la mĂšre et la fille – doux mĂ©lange de culpabilitĂ©, reproche, dĂ©ni, et autres rancunes.

On peut regretter un scĂ©nario un peu confus, des scĂšnes un peu forcĂ©es, des motivations pas toujours fluides et claires pour les diffĂ©rents protagonistes, mais dans l’ensemble, l’histoire nous plonge efficacement dans une atmosphĂšre sombre.

(MC)