Don Creux est mort

BARANGER Jonathan

1967, Nouvelle Angleterre. Un soir de nouvel an, Sred Sweign trouve un bĂ©bĂ© abandonnĂ©, qu’il confie Ă  l’Ă©ducation chrĂ©tienne rigoriste de sa sƓur Hildegarde. En 1980, il accueille en compagnie de Jeremiah, son pupille, son ami Randall Webb, rentrant d’un exil en Europe. Tous trois rĂ©cupĂšrent en Floride l’urne funĂ©raire de Don Creux, qui fut comme eux un des membres de la confrĂ©rie des Psycho-Bataves, fondĂ©e par Randall Webb en 1964. Ils entreprennent un voyage vers la Californie afin d’y disperser les cendres, croisant d’anciens amis et sympathisants.

Quelle Ă©tait exactement la doctrine du Pycho-Batave ? On n’en saura guĂšre plus que ce qu’indique la quatriĂšme de couverture. L’essentiel est ailleurs, dans le rĂ©cit picaresque d’une pĂ©rĂ©grination, mi-pĂšlerinage mi-initiation, peuplĂ©e de personnages fantasques et de souvenirs. De lieu en lieu et de rencontre en rencontre, on se familiarise avec l’ambiance baroque et l’humeur digressive du roman, et avec son Ă©criture flamboyante, pleine de style et de panache, quelque peu anachronique, Ă  l’image de ses hĂ©ros, hĂ©ritiers des annĂ©es 60 perdus Ă  l’aube d’annĂ©es furieusement matĂ©rialistes. C’est nostalgique, cocasse, excentrique et extrĂȘmement rĂ©jouissant. (M.D. et C.B.)