Artistes et acteurs culturels de notre sociĂ©tĂ© vont-ils disparaĂźtre, au profit dâune logique purement Ă©conomique ? Pour contrer le dĂ©clin de la vie culturelle en France, commencĂ© dans les annĂ©es quatre-vingt avec la sociĂ©tĂ© de consommation qui fait de lâartiste un produit, ne faudrait-il pas recourir Ă une Ă©cologie de la culture qui lui rendrait son espace de libertĂ© ? La rĂ©volution verte des vignerons qui, depuis quelques annĂ©es, ne craignent pas de sâopposer aux institutions et Ă leurs rĂšgles pour produire un vin « naturel », pourrait servir de modĂšle Ă la contestation. Lâapproche est inattendue. CoĂ©crit avec Olivier Beuvelet, professeur en esthĂ©tique et sciences de lâart Ă lâuniversitĂ©, cet essai porte la marque polĂ©mique et fougueuse du militant engagĂ© Jonathan Nossiter, rĂ©alisateur du film Mondovino. Pour lui (Le goĂ»t et le pouvoir, NB janvier 2008), le vigneron est le crĂ©ateur dâune oeuvre dâart vivante. LâidĂ©e est intĂ©ressante, mais la dĂ©monstration reste confuse ; on ne saisit pas vraiment les diffĂ©rences entre vin naturel, vin biodynamique et vin biologique. Et, surtout, lâapplication dâune dĂ©marche dâartisanat agricole au domaine culturel ne paraĂźt pas Ă©vidente. (L.C. et C.Bl.)
Insurrection culturelle
NOSSITER Jonathan, BEUVELET Olivier