Une fille

KAHANE Juliette

Juliette Kahane, nĂ©e en 1947, a grandi dans un univers de femmes entre sa grand-mĂšre, artiste dĂ©jantĂ©e, sa soeur aĂźnĂ©e et sa mĂšre dĂ©pressive, reine du « capharnaĂŒm » dans lequel elles vivent. Ses parents se sont sĂ©parĂ©s peu aprĂšs sa naissance. Son pĂšre, Maurice Girodias, Ă©diteur parisien d’ouvrages sulfureux, roi de la nuit, mĂšne une vie de bohĂšme. À dix-sept ans, elle rompt avec sa famille et fait un voyage initiatique aux États-Unis. Mai 68 Ă©clate, elle participe aux Ă©vĂ©nements, puis s’engage dans des mouvements d’extrĂȘme gauche. Juliette Kahane revient sur ce monde de l’édition (L’inconnu, NB juillet-aoĂ»t 2013) qu’elle connaĂźt bien, fille et petite-fille d’éditeurs de livres Ă  scandale, mais gĂ©niaux dans leurs dĂ©couvertes littĂ©raires. Dans cette autobiographie, elle analyse son itinĂ©raire personnel et le dĂ©crit sans complaisance. Son Ă©criture, trĂšs distanciĂ©e au dĂ©but, devient plus personnelle aprĂšs Mai 68, « l’annĂ©e de sa naissance ». Cependant son mal-ĂȘtre dure jusqu’au moment oĂč elle se dĂ©cide Ă  Ă©crire. Dans ce livre fluide, magnifiquement Ă©crit, Ă©mouvant, se dessine le portrait d’un pĂšre avec lequel elle rĂšgle ses comptes, mais auquel elle rend hommage : « personnage Ă©nigmatique
 truquant, trompant, dilapidant – et si sĂ©duisant ».