Peine perdue

La saison est terminée quand une tempête subite et violente balaie une petite ville de la Côte d’Azur. Un jeune footballeur est laissé pour mort devant l’hôpital après une sauvage agression, un vieux couple est surpris par la mer au cours d’une promenade le long de la plage, elle se noie et lui en réchappe, deux hommes disparaissent, un entrepôt est complètement dévalisé… Chacun raconte son histoire dans un pays confronté à une grave crise. Ont-ils une chance de s’en sortir, et surtout la volonté et le désir ? Olivier Adam (Les Lisières, NB octobre 2012) reprend des thèmes récurrents dans son oeuvre : les couples qui se séparent, les enfants victimes de ces divorces, l’alcool, la drogue, le travail peu gratifiant, une atmosphère sombre dans laquelle les héros doivent faire face à l’ennui du quotidien. Les vingt-deux personnages, pourtant singuliers, s’expriment sur un même ton familier, populaire, elliptique, syncopé, désabusé. Cette uniformité plombe l’atmosphère mais malheureusement aussi la lecture. Un roman noir parfois tendre, pourtant sans espoir pour ces êtres pour lesquels la vie est jouée, chaotique et dramatique, et le restera. Un constat d’échec fatal, tout est déjà tracé, rien ne peut changer.