Tanbou + CD ; musique d’Edmeny Krater

Marie est en larmes parce qu’elle n’arrive pas à chanter À la claire fontaine avec les autres enfants de l’école. Elle rencontre Donga, un musicien, qui, pour la consoler, lui apprend à taper sur son tambour dont il lui raconte ensuite l’histoire…

Une histoire liée à celle de sa famille et de tous les autres : les esclaves noirs des Antilles dont le tambour rythma l’existence. La musique, alors moyen d’évasion, est désormais instrument de mémoire. Edmony Krater s’attache à perpétuer les rythmes du Gwo Ka, récemment répertorié dans l’inventaire du patrimoine français. La musique est aussi vecteur de métissage : À la claire fontaine revisité au tambour se superpose dans le CD à la mélodie connue. Les images qui accompagnent un récit truffé de créole relèvent de la même démarche : plus suggestives que narratives, elles empruntent à diverses techniques, à la gloire du mélange des styles. Le récit est simple, émouvant ; on peut toutefois reprocher aux dialogues, délibérément démonstratifs, une certaine raideur sensible à l’écoute plus qu’à la lecture. L’ensemble, de qualité, publié au Seuil en 2000, mérite cette réédition.