David, les femmes et la mort

VANISTENDAEL Judith

Peu de temps aprĂšs la naissance de sa petite-fille Louise, David apprend qu’il souffre d’un cancer du larynx de type T3 N26 Mo, Ă©tendu mais sans mĂ©tastase. Donc chimiothĂ©rapie, puis radiothĂ©rapie en viendront Ă  bout
 Trop difficile d’en parler Ă  ses femmes : sa compagne Paula et leur fille Tamar, 9 ans, puis Myriam, 35 ans, nĂ©e d’un premier mariage et sa propre fille. Deux mois plus tard, Myriam, constatant la fatigue extrĂȘme de son pĂšre, le questionne et celui-ci avoue enfin sa maladie. Tamar saisit aussitĂŽt l’importance de la nouvelle, Myriam est Ă©branlĂ©e, Paula se rĂ©volte. Chacun, chacune exprime sa souffrance, son envie de vivre encore ensemble.

Ce gros livre de presque 300 pages exprime avec vivacitĂ© et dĂ©licatesse les bouleversements vĂ©cus. La mort rĂšgne dans les tĂȘtes, des squelettes rĂŽdent dans le sommeil, l’impuissance devant la maladie peint la vie de couleurs sombres et ternes. Mais le pastel se montre par moments plus clair, plus vif pour mieux montrer que si la vie s’en va, des instants de complicitĂ©, des petits bonheurs quotidiens peuvent encore surgir. Ce superbe roman graphique, Ă©mouvant, et mĂȘme bouleversant, est triste, trĂšs triste, mais l’émotion poĂ©tique, la beautĂ© de la vie qu’il transmet le transforment en hymne Ă  la construction de l’avenir. « De nouvelles tours surgissent de la ruine ». Quelle rĂ©ussite !