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Le fondement de la culture européenne est, pour l’auteur, ce regard distancié et critique, triple héritage du platonisme, du christianisme et des Lumières, qu’a porté l’Européen, et plus largement l’Occidental, sur le monde, la cité et sur lui-même. La culture européenne s’est donc attribuée la mission d’étendre à l’humanité entière sa passion de la connaissance et son respect des droits de l’homme ; mais au XIXe siècle, elle a renié ses principes, puis est tombée dans le chaos des deux guerres mondiales. Au milieu du nihilisme et de l’individualisme ambiants, nos intellectuels ne peuvent que constater son « épuisement » et son regard « vide ».
Jean-François Mattéi est philosophe et homme de savoir encyclopédique. Il étaye donc sa thèse de connaissances multiples. Les passages ayant trait à la mythologie, l’histoire, la littérature et l’art, séduisent par leur à-propos, ceux qui parlent de philologie et de philosophie nécessitent une formation spécifique pour être bien compris. On tire de cette étude difficile, brillante, convaincante (?) un constat sévère sur la crise de la culture européenne. La barbarie est-elle de retour ?