Vice et vertu, mon amie Odalie

1924. Rose est dactylo dans un commissariat de police de New York. Orpheline, éduquée chez les soeurs, terne et rigide, elle vit dans une minable pension de famille. Lorsqu’une nouvelle dactylo, Odalie, est engagée, tout le personnel du poste est subjugué par ses tenues sublimes, son éclat et sa hardiesse. Or, elle jette son dévolu sur Rose et l’entraîne dans une vie dépravée, la couvrant de cadeaux, exerçant son emprise sur sa personnalité… Qui est réellement Odalie ? Jusqu’où ira sa terrible manipulation ? Suzanne Rindell, jeune auteur américaine, expose avec habileté la lente et progressive « descente aux enfers » d’une orpheline qui n’a jamais connu la tendresse ni la vie facile. Elle entretient une atmosphère oppressante jusqu’à la fin du livre. En mettant en scène une jeune femme machiavélique et manipulatrice, elle montre bien le magnétisme que peuvent exercer certaines personnes sur des êtres influençables. L’entrée des femmes dans le monde du travail et surtout la prohibition et ses dérives criminelles forment une toile de fond historique intéressante. Malgré quelques faiblesses, voici un premier roman prometteur.