Une nuit rêvée pour aller en Chine

GILMOUR David

Fatigué, il couche le petit Simon et sort quelques instants boire une bière. Au retour, son fils a disparu. La vie continue. À peine. Il rêve de Simon, de sa mère décédée depuis longtemps. Il leur parle. Ils sont aux Antilles, royaume des morts et de sa propre enfance, lors de vacances heureuses. Son travail bâclé – présentateur de la télévision –, il erre dans la ville enneigée, suivant en vain la voix diffuse de son fils. La mère de Simon, les policiers, ses collègues, tous ces êtres circulent un temps au bord du cercle où il s’étourdit d’alcool et de drogue. Puis ils s’estompent. Sa dérive le conduit aux Antilles : accès vers la mort, vers Simon, vers une autre vie ?

 

Sa sensibilité aiguisée par la tragédie décape le quotidien. Situations, lieux, personnages sont réduits à leur essentiel, décryptés avec la brutalité de celui qui n’est plus là, mis à part sa perte jamais commentée, ni même dite. Pas plus que sa culpabilité et le jugement des autres qui courent à travers les lignes. Bouleversant, vous vous en doutez…