Un homme dangereux

Émilie, trentenaire, et son mari, plus âgé, vivent heureux même si depuis sept ans ils ne couchent plus ensemble. Elle s’occupe de leurs deux filles, vient d’achever un film et renonce pour un temps à ses activités scolaires bénévoles contre l’antisémitisme. Elle rencontre Benoît, soixante ans, écrivain qui a eu son heure de gloire, journaliste et membre de jurys littéraires. Elle tombe follement amoureuse de lui. Il l’abreuve de textos. Elle sait qu’elle va tout perdre et ne peut résister… Ce récit à clefs est une « vraie fausse autobiographie ». Sous la plume d’Émilie Frèche (Deux étrangers, NB février 2013) – dont le personnage-narrateur porte le nom –, plusieurs sujets s’entremêlent. D’abord la peinture acidulée du microcosme germanopratin, sur fond de judaïté et d’antisémitisme, avec ses jalousies, ses bassesses et ses rites. Ensuite la vie d’un couple aux prises avec l’usure du temps, la tentation de l’adultère. Enfin l’auteur crée un « livre dans le livre », qu’elle imagine pour échapper à un réel insupportable puisque la perversité d’un seul peut irrémédiablement faire basculer une vie. Malgré une écriture vive, les ressorts de l’intrigue fonctionnent mal et ce roman sans véritable originalité reste à la surface des choses. (C.P. et B.Bo.)