Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire

Six mois avant les élections de mars 2020, on enterre Acquaviva, mort d’un AVC. Berisha, son ancien complice de basses oeuvres à la tête de la Régie chargée de la collecte des déchets, maire depuis 2008 de la deuxième grande métropole de la République, magouille avec les membres de son équipe municipale. On retrouve l’un d’entre eux empoisonné au Novitchoc. Naïma Zidani, commissaire, modèle d’intégration, exhume avec Carbonier, journaliste, une enquête enterrée douze ans plus tôt sur la disparition d’un adjoint et le suicide d’un autre. Étrange similitude : des messages vengeurs, venant d’on ne sait où, circulent…  Politologue expérimenté, Hubert Huertas analyse le fonctionnement d’une administration complexe, à la pointe de l’actualité. Écrivain prolifique sur des sujets très divers (Terminus Pondichéry, NB septembre 2006), il choisit ici l’enquête policière fictive pour démonter malicieusement, et avec une verve toute méditerranéenne, les rouages internes d’une municipalité imaginaire (toute ressemblance avec…) où les intérêts politiques se heurtent au pouvoir ligué de truands corses. Le lecteur doit s’exercer à une gymnastique mentale lui permettant de deviner les motivations des acteurs du drame, fort nombreux, et la mécanique des pouvoirs syndicaux articulée au pouvoir exécutif, ce dernier incorruptible.  (M.Bi. et C.-M.T.)