Pleure, ô reine de Saba !

Khadija Al-Salami fait découvrir en profondeur le Yémen mal connu. Dans ce pays aux reliefs tourmentés et aux climats variés, vit depuis la reine de Saba une constellation de tribus contrôlées par des cheiks tout-puissants. Leur sens de l’honneur exacerbé prime tout, malgré les trahisons rendues nécessaires pour survivre aux coups d’État emportant imans ou présidents. Dans ce monde de violence où la culture du qat a remplacé celle de l’encens, l’homme règne sans partage et la femme subit.  L’auteure est de la même race que ces seigneurs. D’extraction modeste, sa vie va d’une tentative de suicide pour refuser un mariage forcé à l’âge de onze ans à un cursus universitaire dans les campus du Connecticut. Femme de télévision dès treize ans, elle devient l’amie écoutée des principaux acteurs des révolutions qui ont émaillé les luttes pendant trente ans entre monarchistes du camp saoudien et républicains d’obédience nassérienne. Elle décrit très en détail ces luttes fratricides compliquées. Mariée à un Américain, elle se partage entre États-Unis, Sanaa et Paris où elle est responsable du Centre culturel yéménite. Cette saga permet de mieux connaître ce fabuleux pays, pas encore civilisé, mais pacifié.