Petit dernier et le grogromonstre

Être l’ultime rejeton d’une fratrie XXL n’est pas toujours une partie de plaisir. Petit Dernier qui connaît la question de très près va remédier à ce problème ô combien existentiel, bien qu’assez classique, par un tour malicieux façon petite vengeance. Avec son petit goût de conte d’autrefois, cette histoire transforme d’un coup d’épée une victime patentée en héros sauveur.

Déjà connue, la famille Crumpets ne compte pas moins de 23 enfants dont l’air de famille tient dans le gros nez rouge planté au milieu d’un visage blanc et rond. Depuis le début (Petit Dernier, Avril 2006), la concurrence entre Petit Dernier et ses frères et soeurs fait rage. Avec les années, il prend du poil de la bête. Quitte à être le dernier, il va l’être avec panache et s’arranger pour, que cette fois–ci, ce soit les autres qui fassent les frais de l’expérience. Les illustrations enfantines recèlent un humour à la fois tendre et pimenté. Dans un décor quasi minimaliste comme plaqué sur la page, les mimiques naïves et expressives des personnages font mouche. L’histoire parle avec justesse de l’art de trouver sa place en famille : de quoi faire rire, réfléchir et consoler ceux qui se sentiraient concernés par la situation de Petit Dernier.