On ne boit pas les rats-kangourous

Quelques individus paumés se sont arrêtés dans un hameau poussiéreux dont ils ne peuvent plus sortir… L’épicier Mr. Den, mystérieusement approvisionné, leur permet de survivre. Ils s’enivrent tous les soirs chez Dan le bistrot pour oublier. Mais oublier quoi ? Willie, un jeune né sur place, veut savoir comment ils en sont arrivés là et va soutirer à chacun son histoire. Fatalité, désespoir, punition ? Le monde du dehors livrera-t-il son secret ? Restera-t-il inaccessible ?

Estelle Nollet plante le décor avec bonheur et crée une atmosphère étrange à laquelle on se laisse prendre, campant parfois crûment des personnages typés et savoureux. Comme Willie, on a très envie de comprendre. Mais le chemin vers la réalité fait s’estomper un imaginaire jubilatoire au profit d’une métaphysique un peu sommaire, pour un dénouement sans surprises. Le style vivant, évocateur et alerte, malgré un parti pris de déstructuration du langage, attire l’attention sur ce premier roman d’une jeune femme qui a travaillé dans la publicité.