Émile a frôlé la mort, son coeur s’est arrêté de battre pendant plusieurs minutes, mais elle a pu être sauvée. Plongée dans un coma artificiel, elle est veillée par sa meilleure amie qui se souvient de leur rencontre dans un groupe de parole. Toutes deux ont été violées et ce drame partagé a noué entre elles un lien indestructible renforcé par leur passion commune pour la danse et le cinéma. Pendant le séjour de son amie à l’hôpital, la narratrice se laisse entraîner dans un périple hasardeux sur les traces d’une jeune femme étrange rencontrée à la cinémathèque. Sont-elles de taille à renverser un régime honni, sous la bannière anarchiste ?
Deux histoires se juxtaposent. La première concerne Émile et la narratrice. Les circonstances de leur rencontre, leur façon différente de surmonter l’épreuve du viol sont racontées avec sensibilité et cette partie lourde de résonances personnelles (Une fièvre impossible à négocier, NB août-septembre 2003) est assez convaincante. Puis le ton change. Le récit intimiste cède le pas au discours engagé. L’écriture elle-même s’affranchit de toute contrainte et ce roman, qui échappe alors à tout cadre traditionnel, se révèle très déconcertant.