Molière à la campagne

2005. Emmanuelle Delacomptée, Parisienne, jeune professeur stagiaire de français, est affectée en Haute-Normandie, en charge d’une classe de 4ème. Sans voiture ni permis, elle doit suivre une formation pédagogique au diable vauvert. La rentrée n’est guère brillante : elle est d’emblée chahutée par des élèves assez défavorisés dont les références culturelles viennent de la télévision grand public ou de la BD. Mais elle ne désespère pas : certains collègues débutants sont dans le même cas et la formation leur apportera le soutien nécessaire. Hélas, un jargon invraisemblable y règne en maître et rien de concret n’en sort. Son récit joue d’ailleurs sur le contraste inouï entre le pédantisme des formateurs – parfois caricaturaux – et le langage décomplexé des élèves mis en scène dans de courts chapitres souvent très drôles et très réalistes, à la chute particulièrement soignée. Elle les aime bien pourtant, ces ados – et c’est sûrement réciproque. Lecture amusante et instructive mais quel constat peu brillant pour l’Éducation nationale !